Glovie

La nuit, Glovie, dix ans et demi, a des super pouvoirs et vit dans la capsule d’un vaisseau spatial. Le jour, Glovie quitte la chambre de motel où iel* vit depuis quatre ans avec sa mère et lutte pour cacher la précarité de leur situation à ses camarades de classe. Dans Glovie, l’autrice Julie Ménard a voulu parler de courage en créant un personnage d’enfant, à la fois fille et garçon qui, par la puissance de sa fantaisie, tient à distance une réalité qui ne lui fait pas de cadeaux. Figure attachante et débordante de vitalité, interprétée par Camille Falbriard, ancienne élève de l’éstba, Glovie nous parle de la difficulté de se construire dans la précarité, dans l’ignorance de ses origines. À cela, iel* oppose la force du rêve et du lien qui l’unit à sa mère. Pour donner vie au monde intérieur bariolé de Glovie, qui se rêve en star de la chanson ou en aventurier·e de l’espace, Aurélie Van Den Daele déploie un théâtre ample et généreux, qui ne boude pas le plaisir du spectaculaire. Explorant toutes les ressources techniques du plateau, la metteuse en scène ouvre grand l’imaginaire sur les cultures contemporaines et populaires, notamment cinématographiques. Le théâtre devient cet espace où Glovie apprend à tisser le rêve et la réalité, à trouver leur juste équilibre. « Un enfant, ça ne peut pas être pauvre » : en déployant les trésors de son imagination, Glovie nous en donne une preuve aussi éclatante que joyeuse.
*pronom non genré